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Décès de Abderahman Belmahjoub. L’Adieu au Prince

Abderrahmane Belmahjoub, l’un des plus grands footballeurs  marocains de l’histoire; celui que le public français surnommait  « Prince du Parc » vient de nous quitter à 82 ans, le 31 aout 2011.

Pour mémoire et pour pérenniser son souvenir, nous offrons aux lecteurs maghrébins, français et africains, ce portrait d’un footballeur qui, par ses arabesques et son élégance, éleva ce sport populaire au rang d’art.

PORTRAIT 

S’il est une qualité qui est resté une constance chez Abderrahmane BELMAHJOUB, c’est bien son ELEGANCE. En tant que joueur, il a fait l’unanimité sportive autour de lui ; vous ne trouverez jamais un adversaire qui ait des reproches à lui faire tant son “fair play ” et sa correction étaient légendaires.

C’est à l’USA (Union Sportive Athlétique), club local casablancais qu’il entama sa carrière et c’est dans ce club , aujourd’hui disparu, qu’il  se fit remarquer jusqu’à être convoqué en Équipe Nationale , Française, bien sûr , puisqu’à l’époque , le Maroc était encore sous le protectorat .

Parallèlement, plusieurs clubs professionnels voulaient le recruter. C’est ainsi qu’il finit par atterrir au Racing Club de Paris, en 1950. Il brilla tellement dans ce club qu’il fut surnommé, par les journalistes français, “Le Prince du Parc”.

En pleine gloire, il fut pratiquement obligé de quitter Paris pour aller à Montpellier, afin d’éviter des tracasseries à son épouse algérienne (l’extrême droite de l’époque était opposée à l’indépendance de l’Algérie).

D’une équipe modeste, il réussit à faire de Montpellier, une redoutable formation.

Il a vécu 14 ans de professionnalisme (de 1950 à 1964), période au cours de laquelle il cumula 6 sélections en équipe de France et obtint une coupe de France (en 1955) avec l’OGC Nice.

Avec l’équipe de France, même s’il n’a joué que quelques matches ; sa présence a pratiquement toujours fait la « une»  des journaux.

C’est ainsi, par exemple qu’en 1954, la France venait  de perdre un match capital contre la Yougoslavie aux éliminatoires de la coupe du monde. BELMAHJOUB était remplaçant. Le journaliste du quotidien « l’Équipe », amer, écrira :

« Il est indéniable que les footballeurs français ne peuvent pas prétendre figurer parmi les grands, à l’échelon mondial. Mais   il n’en demeure pas moins vrai qu’il y a chez nous des valeurs sûres, bien cotées à l’étranger. MAHJOUB, qui jeta la perturbation dans l’équipe belge au Heysel en est une. Maints observateurs l’ont vu à l’œuvre et certains d’entre eux se sont étonnés de voir Penverne supplanter le marocain dans le onze national.

Des spectateurs ont réclamé MAHJOUB sur l’air des lampions, à la Pontoise…on peut se demander si  Mahjoub n’eût pas à lui seul transformé l’image de la rencontre… »

À son retour au Maroc, Belmahjoub intégra l’équipe du WAC, en tant qu’entraîneur joueur (en Octobre 1964). Là encore, il va réaliser des prouesses puisqu’en 1967, à l’âge de 40 ans, il remporte le championnat du Maroc, au sein du WAC après avoir formé avec ZAHID et HAJJAMI, un trio magique.

L’équipe nationale du Maroc l’a souvent sollicité et, en bon nationaliste dévoué, il a toujours répondu présent, malgré les difficultés que lui ont créées  des dirigeants véreux.

Aujourd’hui, Belmahjoub est un bel exemple du sportif qui a réussi bien qu’il ait exercé à une époque où l’argent ne coulait pas encore à flot. Propriétaire de commerces (comme le restaurant de pêche de Casablanca), Il est resté fidèle à son image et aide, autant qu’il le peut les nécessiteux qui le sollicitent.

 

Radouane Bnou-Nouçaïr

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