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Transports aériens Royal Air Maroc en péril 3 millions de dollars de pertes par semaine…

La RAM, qui perd 22 millions de dirhams (près de 3 millions de dollars) chaque semaine, est très mal en point et sa situation financière explosive, selon son PDG, Driss Benhima qui en appelle au secours de l’État pour sauver la compagnie.  Pour sauver la compagnie nationale, deux solutions seraient actuellement envisagées selon les médias spécialisés.

Ouverture du capital

Ainsi le bulletin «Maghreb Confidentiel» affirme-t-il que les autorités marocaines envisagerait de privatiser la compagnie. Et pour ce faire, il serait envisagé, dans un premier temps, de recapitaliser la RAM, en faisant appel à la CDG et à une banque de la place qui pourraient acquérir de 20 à 30% du capital.

Par la suite, une partie du capital serait cédée aux employés de la RAM et des tour-opérateurs; enfin, quelques 40% des parts sociales seraient cédées à une compagnie aérienne internationale. L’acquéreur en question ne serait autre qu’Air France-KLM. Des tractations auraient même eu lieu en ce sens lors du dernier salon de l’aviation du Bourget, ajoute la même source.

Cure d’amaigrissement

Cette privatisation serait cependant subordonnée, tant l’environnement aérien demeure incertain, qu’un plan de redressement soit mis en application. Driss Benhima n’y va pas par quatre chemins; il affirme à cet effet que « la restructuration de RAM impose des révisions déchirantes, tant au niveau du réseau et de ses lignes déficitaires, que de certaines activités, comme la formation initiale, dont il faut revoir la stratégie, sans parler d’une politique sociale délicate à mettre en œuvre ». On peut donc penser qu’avant toute privatisation une longue et douloureuse cure d’amaigrissement sera mise en place.

Autre point qui plaide en défaveur du scénario, même si Air France-KLM s’accapare 40% de la RAM, l’État restera l’actionnaire majoritaire. A l’heure des choix douloureux dans la gestion de la RAM, il sera difficile pour une entreprise privée d’accepter une entrée dans le capital sans pouvoir de décision. Le scénario le plus probable serait d’octroyer en parallèle aux 40% du capital, une majorité au niveau du droit de vote au Conseil d’administration. Une asymétrie qui a déjà été utilisée au Maroc dans le secteur des télécommunications. L’accord tacite entre l’État actionnaire et le nouvel entrant sera sans doute un droit de préemption sur la cession de 15 à 20% supplémentaire, comme cela a été le cas pour Vivendi avec Maroc Telecom.

Plan social et suppression de lignes 

Le premier défi de la compagnie consiste à réduire fortement Les charges. Deux moyens sont envisagés dans un premier temps: la suppression de lignes déficitaires et la mise en place d’un plan de départ volontaire pour ses salariés.

La RAM envisage donc de supprimer une partie de ses lignes point à point qui relient des villes moyennes, comme Marrakech – Strasbourg par exemple. En effet, selon ses dires, 17% de ses lignes engendreraient 57% de ses pertes.

Par ailleurs, la RAM finalise un plan social qui concernera près de 1.500 salariés sur un effectif total de 5.300. Mais selon la presse marocaine, les négociations débutent difficilement, les salariés estimant que les offres (4,5 millions de dirhams, soit près de 400 000 euros, pour un pilote) ne sont pas assez élevées.

Renouvellement de la flotte

En revanche, il n’est pas question pour la compagnie de rogner sur ce qui constitue ses points forts. Tout comme le «hub» Afrique-Moyen Orient, le renouvellement de sa flotte ne sera-t-il pas remis en question. Elle doit ainsi recevoir son premier Boeing B787 Dreamliner – sur une commande de quatre- avant la fin de l’année.

Atlasmedia.ca

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